Scarica l’articolo completo in pdf
Paris, hôtel du Louvre. 1er avril 1860. Dix voyageurs que le hasard avait amené à se retrouver autour d’une table partagent un dîner. En terminant leur repas, ils se proposent de tenir ensemble un congrès dans lequel ils traiteraient des destinées de l’Europe comme s’ils présidaient chacun aux destinées de leur territoire d’origine dans le but d’arriver à un véritable équilibre européen.
Telle une pièce de théâtre à l’unité de temps, d’espace et d’action, Edmond About présente dans ce récit truculent de politique fiction qu’est La nouvelle carte d’Europe1 un congrès européen impromptu où se retrouvent un officier français, une dame anglaise pratiquant le commerce international, un moine romain, un sous-officier piémontais, un polygame apathique turc, un Russe de bon sens et de bonne mine, un Prussien carré, un « grand Américain, svelte et beau parleur », et deux jeunes gens ; un Viennois et un Napolitain. Major de l’agrégation de lettres, écrivain, journaliste et critique d’art, Edmond About (1828-1885) n’est pas au nombre de ceux dont on se souvient pour avoir fait, pensé ou écrit l’Europe.
Pourtant, si aujourd’hui on se souvient essentiellement de lui plus à cause de l’orthographe de son nom qui le prédestinait à trôner dans les premiers numéros des catalogues de ventes de livres anciens, il pourrait être intéressant de se demander si ce polémiste de talent pourrait figurer – ou non – au nombre de ces auteurs qui peuvent être classés au rang des petits maîtres de l’Europe comme Gérald Schurr a pu parler des petits maîtres de la peinture2 pour ces peintres oubliés de l’histoire mais au talent certain pour la période 1820-1920……